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Fédération des Personnels des Services Publics et des Services de Santé / Groupement départemental services publics et services de santé du Territoire-de-Belfort / Union Nationale des Personnels des Services des Départements et des Régions

mardi 10 février 2015

QVT (Qualité de Vie au Travail) : un accord-cadre déconnecté de la réalité de la qualité de vie au travail...

Le ministère de la Décentralisation et de la Fonction publique avait inscrit à l’agenda social 2014 un projet d’accord-cadre sur la qualité de vie au travail. FORCE OUVRIERE avait fondé l’espoir de vraies avancées pour les agents dans le cadre de discussions préparatoires.
Force est de constater que cet accord occulte tous les paramètres négatifs ayant dégradé la qualité de vie au travail ces dernières années dans les trois versants de la Fonction Publique et, ceux allant intervenir dans le cadre de la réforme territoriale :
Ø suppression massive de poste depuis 2007
Aucune référence à cette suppression qui a entraîne de fortes surcharges de travail sur des missions identiques.
Ø mobilité forcée :
Aucune référence à ces conséquences désastreuses pour l’ensemble des familles concernées dans la Fonction Publique de l’Etat et dans l’hospitalière.
Ø réorganisations, mutualisations de services
Aucune référence à ces multiples réorganisations entraînant une véritable perte de sens pour les agents.
Ø obligation pour les hôpitaux d’adhérer GHT (Groupement Hospitalier de Territoire)
Aucune référence aux conséquences de ces mutualisations de certaines activités hospitalières qui déboucheront sur des fusions d’hôpitaux et des réductions massives d’emplois.
Ø Réorganisations territoriales à venir
Aucune référence aux créations des métropoles, nouvelles régions, réforme territoriale, qui vont entraîner des restructurations profondes et des mobilités géographiques et fonctionnelles par milliers.
Alors que se déroulent « les journées du bonheur au travail » du 12 au 14 février 2015 à la Gaîté Lyrique à Paris (placées sous le haut patronage du ministère du travail de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social...), ces quelques exemples illustrent l’écart considérable qui existe entre la réalité du terrain et les « bonnes intentions » du gouvernement.
Des agents isolés force de propositions
Ce projet d’accord-cadre propose de donner la parole aux agents. Ceux-ci pourraient être force de propositions pour améliorer le service, leurs missions, etc.
Pour FORCE OUVRIERE, représenter les personnels est le rôle des organisations syndicales représentatives des agents. Nous refusons de participer au développement de l’isolement de nos collègues et de les laisser seuls face à la pression et à l’instrumentalisation de la hiérarchie.
Une notion de l’encadrement redéfinie
Concernant les mesures propres à l’encadrement, le Gouvernement propose de redéfinir la notion de cadres.
Le projet d’accord-cadre prend une direction qui ne peut que nous inquiéter pour les futures négociations sur les carrières. En effet, il est précisé qu’« est en position d’encadrement tout agent qui prescrit, organise et évalue le travail d’un ou plusieurs collaborateurs, ou qui coordonne les agents formant une entité de travail et soutient une équipe de travail ».
Pour FORCE OUVRIERE, la notion de cadres renvoie obligatoirement au Statut des fonctionnaires, aux principes de la fonction publique de carrière, à une catégorie et en l’occurrence à la catégorie A.
Télétravail et TIC
Ce 3e axe de l’accord-cadre posent de nombreuses interrogations mais n’apporte aucune réponse.
Rappelons que FORCE OUVRIERE n’est pas hostile au télétravail dans la mesure où celui-ci est clairement encadré et n’engage pas l’agent dans une rupture des relations professionnelles avec son service. Cette partie de l’accord renvoie à des négociations futures liées à la nécessité d’élaborer un texte réglementaire.
Individualisation contre garanties collectives
Pour FORCE OUVRIERE, cet accord-cadre tend en permanence à une individualisation forte au détriment des garanties collectives, par exemple :
Mesure 5
individualisation de la formation professionnelle, « la détermination des formations nécessaires » apparaît lors de l’entretien professionnel individuel.
Mesure 8
« la mise en place de parcours de formation, initiale et continue, individualisée ».
Mesure 9
« La charte de gestion du temps et des TIC doit donc être discutée et négociée au plus près des agents ». Cela tend à un aménagement individuel du temps de travail qui pourrait mettre un terme à l’ARTT collective.
Mesure 10
« le suivi spécifique des agents en télétravail » est à l’ordre du jour du prochain groupe de travail.
Conclusion
FORCE OUVRIERE ne saurait signer un accord-cadre sur la qualité de vie au travail qui ne prendrait pas en compte les dégradations causées par les réformes successives et donc, la réalité quotidienne des agents.
Pour FORCE OUVRIERE, l’amélioration des conditions de travail passe aussi par la revalorisation des carrières (la possibilité pour chaque agent d’évoluer vers les grades supérieurs), de bénéficier de la mobilité choisie, d’avoir une évolution du pouvoir d’achat par des augmentations de la valeur du point d’indice...

Les militants FORCE OUVRIERE, représentants du personnel, sont à l’écoute de tous leurs collègues. Au-delà de leur travail quotidien, ils s’organisent et agissent, au local et au national, pour améliorer les conditions de travail et de rémunérations de tous. Ils sont à votre écoute.